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Quand faut-il utiliser les italiques ?

Pour retenir les règles

Parmi les règles de typographie qu’on a du mal à retenir, il y a les italiques. C’est joli, les italiques, on a envie d’en mettre un peu pour tout et n’importe quoi. Pourtant, comme beaucoup de choses en français, il y a des moments où il faut les utiliser, et d’autres non. Étudions ensemble l’usage des italiques !

Œuvres, journaux et revues

Les titres d’œuvre, de journaux et de revues prennent des italiques, et uniquement des italiques. On ne met pas de guillemet, on ne souligne pas et on ne graisse pas la police, sauf dans le cas où les italiques ne sont pas disponibles ou difficiles à effectuer (quand on écrit à la main ou sur certains sites ou logiciels). C’est ainsi qu’on écrira : « Baudelaire a écrit Les Fleurs du mal. »

En romain dans les italiques

Si un titre est écrit dans un texte déjà en italique, alors on le repasse en romain, parce qu’il faut tout de même le mettre en valeur. C’est valable pour tous les italiques. Qu’est-ce que c’est, le romain ? C’est lorsque les caractères sont droits, par opposition à l’italique. Comme on écrit d’habitude, en fait. Plus concrètement, voici ce que cela donne : « J’ai toujours pensé que Le Rouge et le noir n’aurait aucun succès » (désolée Stendhal).

Des italiques pour ce qui n’est pas français

Les termes issus de langues étrangères, qu’elles soient vivantes ou mortes, s’écrivent en italique. Que ce soit les paroles d’un personnage, un mot spécifique dans une description ou des termes de marketing, normalement, tout cela doit prendre des italiques, et rien d’autre. Petit exemple : « Shit ! J’ai mis des italiques partout où il ne fallait pas. »

Encore une exception

Évidemment, ce ne serait pas drôle sans exception ! Les mots étrangers prennent donc des italiques, sauf lorsqu’on considère qu’ils sont entrés dans la langue française. Par exemple : week-end, parking, bretzel, kitsch, gourou, merguez, mirador, paréo… Je parie que, pour certains des mots, vous ne savez pas de quelle langue ils sont issus. Il y en a six différentes rien que dans ces exemples !

Même pour les langues imaginaires

Attention : lorsque vous inventez une langue pour votre récit, il faudra que les phrases entières soient en italique. J’ai eu le cas en alpha-lecture d’un principe analogue : l’auteur faisait interagir deux personnages avec deux langues inconnues, mais en ayant traduit en français pour le lecteur. Pour lui faire comprendre qu’ils parlaient dans une langue étrangère, il avait mis les italiques et les guillemets (en plus des tirets de dialogue). Les italiques suffisent amplement !

Noms d’enseigne ou de moyen de transport

Il y a des choses très spécifiques qui demandent des italiques systématiquement. C’est le cas des enseignes commerciales reproduites intégralement (noms de brasserie, de restaurant, d’hôtel, mais pas le nom des marques) et des noms de grands moyens de transport : bateau, avion, train. Attention, il faut que ces véhicules portent un nom particulier : on ne mettra pas en italique le modèle d’un avion (A320, Boeing 767), mais ce sera le cas de l’Orient-Express.

Do, , mi, fa, sol, la, si

Ainsi, si vos personnages voyagent sur un fameux trois-mâts, fin comme un oiseau, il faudra ajouter les italiques à son nom. Et avec cette magnifique transition musicale, vous apprendrez également que les notes de musique aussi s’écrivent en italique !

Les didascalies

En théâtre, puisque la plupart du contenu consiste en des dialogues, tout ce qui ne l’est pas, à savoir les didascalies, doit être visuellement différent des paroles. C’est ainsi que la mise en page théâtrale veut qu’on ajoute des italiques aux didascalies.

Pensée indirecte du personnage

De même, dans un roman, pour faire comprendre au lecteur qu’il s’agit d’une pensée introduite en discours indirect libre, il est possible (mais cette fois, pas obligatoire) d’ajouter les italiques. Voici un exemple : « Il était installé à une terrasse de café, dégustant son chocolat chaud avec gourmandise. Tout à coup, quelqu’un bouscula sa table, renversant la boisson sur son pantalon beige. C’est pas vrai ! Il était bon pour retourner au pressing. »

Lorsqu’on écrit, on a aussi tendance à vouloir transposer notre façon de parler orale, que ce soit dans la description ou en prêtant ses habitudes à un personnage. Pour ce faire, l’italique peut être très utile (s’il n’y a pas déjà douze termes étrangers dans la phrase, des titres, des noms de bateau, rendant le tout très penché). Il est tout à fait possible de mettre l’accent sur tout ou partie de la phrase pour insister sur quelque chose.

Exemple :

« Tu ne devineras jamais ce qu’il vient de m’arriver.

— Mais non, raconte ! »

Les italiques ne s’utilisent pas à tort et à travers ! Si vous suivez fidèlement les principes énoncés ci-dessus, vous gagnerez en crédibilité et vous permettrez à votre correctrice de textes de se pencher (comme l’italique) sur d’autres erreurs peut-être plus gênantes. Si en plus, vous vous souvenez qu’il faut accentuer les majuscules et comment abréger correctement, vous serez parés !